vendredi 13 juillet 2012

Monde Périurbain.

Julia Fullerton-Batten, Broken Eggs, 2005.

LAIDEUR. - Un journal hebdomadaire de la capitale a consacré un article qui se référait explicitement au monde périurbain de ce pays en relevant sa mocheté (1). Nous avons compris, bien sûr, que l'usage de l'adjectif "moche" renvoyait, pour ce journal humaniste, à une provocation destinée à remuer les consciences assoupies, trop habituées à vivre au milieu de ces enseignes publicitaires, bâtiments commerciaux informes, couleurs criardes, ronds-points, hypermarchés, etc. Mais nous avons aussi été troublés par ce jugement de classe qui faisait de notre zone périurbaine un monde évaluable à la seule mesure esthétique de leur monde à eux. Qui sont-ils, ces journalistes centralisés, pour décréter la laideur de notre périurbanité? Qui sont-ils pour porter ce jugement qui, en suggérant de raser notre cadre de vie pour reconstruire je ne sais quel Éden, le rend indigne d'être étudié comme une tribu amazonienne ou une secte dangereuse?

Éric Chauvier, Contre Télérama, Éditions Allia, 2011, p.44.

Voir également ici et .

Notes.

1. Télérama n° 3135

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