Jean Morin, Memento Mori, Détail de Gravure, d'après le Tableau de Philippe de Champaigne, 1650. |
La vanité est ancrée dans le cœur de l'homme qu'un soldat, un goujat, un cuisinier, un crocheteur se vante et veut avoir ses admirateurs et les philosophes mêmes en veulent, et ceux qui écrivent contre veulent avoir la gloire d'avoir bien écrit, et ceux qui les lisent veulent avoir la gloire de les avoir lus, et moi qui écris ceci ai peut-être cette envie, et peut-être que ceux qui le liront...
Pascal, Pensées
Le Jansénisme en France au XVIIe siècle
Aux origines du Jansénisme
Au début du XVIIe siècle, l'Église française se préoccupe davantage de réformes et de renouveau spirituel que de questions dogmatiques. Toutefois, la controverse avec les protestants a ouvert un courant en Sorbonne - alors faculté de théologie - attachée à l'étude des écrits des pères de l'Église, particulièrement à saint Augustin, pour les questions liées à la Grâce. La publication de l'Augustinus de Cornelius Jansen (1640), son succès en France au moment de la mort de Richelieu (décembre 1642) ouvre une ère de polémique dans les rangs des théologiens française, avec, notamment, la publication, en août 1643, de la Fréquente communion d'Antoine Arnauld, docteur en Sorbonne et frère de la mère Angélique.
Condamnation romaine et polémique en France
À la demande de la Sorbonne, le pape condamne, en 1653, cinq propositions jugées extraites de l'Augustinus. Loin de clore la controverse, la bulle Cum occasione attise une polémique violente, menée par Antoine Arnauld. En 1655, dans sa Lettre à une personne de condition et sa Seconde lettre à un duc et pair, Arnauld accepte la condamnation des Cinq propositions, mais garde sur leur attribution à Jansenius un silence respectueux. Obligée de prendre parti, la Sorbonne choisit d'exclure, en 1655, Antoine Arnauld et avec lui, une centaine de docteurs - le tiers de ses membres. Les débats orageux dans les Provinciales (1656-1657) se font l'écho, font connaître à un plus large public le contenu du "Jansénisme", cette hérésie condamnée par Rome.
Formulaire et "Paix de l'Église"
La première année de son règne personnel en 1661, Louis XIV obtient de l'assemblée du Clergé de France, un formulaire destiné aux séculiers, consignant l'adhésion de cœur et d'esprit à la condamnation pontificale de Cinq propositions. L'édit royal du 29 avril 1664 impose une signature sans restriction du formulaire.
Sous l'impulsion du pape Clément IV, Rome obtient l'apaisement en France en 1668 pour une dizaine d'années. Dès la paix de Nimègue signée en 1679, le roi de France reprend l'offensive contre les protestants en révoquant l'édit de Nantes en 1685, puis contre les jansénistes qui s'exilent massivement.
Auteur non attribué, Musée National de Port-Royal des Champs, s.d.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire